Supports relatifs à la liberté

Pour ceux qui voudraient prolonger leur réflexion sur le thème, voici quelques supports qui peuvent vous y aider. [La règle est qu'aucun des supports proposés dans cette catégorie n'est à proprement parler un "bouquin de philo"]

Pour ce premier cours, nous prendrons notamment appui sur deux livres, que vous pouvez consulter en bibliothèque si le coeur vous en dit. Le premier est un ouvrage de Pierre Darmon, intitulé Médecins et assassins à la belle époque (la plupart des citations qui égrainent le cours sur ce sujet sont extraites de ce livre).

 

 

Le livre, très documenté, est un rien schématique dans son exposition (il tend à radicaliser les oppositions entre tenants d'un déterminisme "physiologique" et défenseurs d'un déterminisme social, en marquant très (trop ?) fermement l'opposition entre l'école italienne (Lombroso) et l'exole française (Lacassagne). Pour ceux d'entre vous qui souhaiteraient corriger ces (petites) exagérations, il existe un article très intéressant de Marc Renneville sur cette opposition, que vous trouverez ici : http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/13/02/80/PDF/MR_Lombroso_en_France.pdf

Le second livre sur lequel nous nous appuyons est d'ailleurs de cet auteur, et s'intitule Crime et Folie, deux siècles d'enquêtes médicales et judiciaires. Quoiqu'un peu plus technique dans son exposition, ce livre reste accessible à tous les lecteurs ; il a l'avantage de consacrer toute une partie à l'analyse de l'écho que les débats sur crime et folie ont trouvé dans le domaine littéraire et, plus encore, cinématographique.

 

 

En ce qui concerne les romans, il serait intéressant pour cette partie du cours d'avoir lu "La bête humaine" de Zola. Zola était un lecteur assidu le Lombroso, et il a reçu de ce dernier des félicitations (azccompagnées de quelques rectifications) pour ce livre. Le personnage-clé du livre constitue en effet une assez fidèle illustration du "criminel-né" de Lombroso. Pour ceux qui préféreraient une lecture cinématographique, vous pouvez aller regarder la (célèbre) adaptation qui a été faite du roman de Zola par Jean Renoir. Le rôle principal est joué par Jean Gabin, qui, malheureusement, n'a pas exactement la tête du "criminel-né", à l'exception peut-être de la forte mâchoire.

 

 

Par ailleurs, le cinéma s'est très souvent inspiré de la "folie meurtrière" pour nourrir ses intrigues policières. En fait, on peut admettre que les séries américaines actuelles continuent à recourir fréquemment à un délire post-lombrosien pour mettre en scène un néo-déterminisme où le cerveau a laissé place à l'ADN. Ainsi que nous le verrons brièvement en cours, l'une des dernières péripéties du déterlinisme matérialiste en matière de criminalité est l'idée "d'ADN criminel" : ce n'est plus son cerveau qui fait de l'individu un criminel, mais son code génétique. Cette idée est notamment apparue dans les années 60-70 avec la pseudo-découverte d'anomalies chromosomiques censées conduire le malheureu porteur à toutes sortes d'actes ignobles et infâmants. Après le caryoptype XXX, ou XXY, ce fut le cas de l'anomalie chromosomique XYY, responsable du "syndrome 47, XYY". Ce néo-déterminisme a ainsi nourri des séries comme Doomwatch au début des années 70, et dans la même décennie par l'adaptation sous forme de série télévisée de la série littéraire de Kenneth Royce, The XYY man. Plus récemment, on retrouve l'idée dans NY, Police judiciaire (dans un épisode au titre significatif : "Born Bad" !). Et dans le cinéma grand public, on peut citer le cas d'Alien 3, où Sigourney Weaver débarque sur une planêtes de criminels porteurs du caryotype... XYY. 

 

 

Ne voyez pas là une incitation à aller vous abreuver à cette source très discutable de méditation : c'était pour info. En revanche, il peut être très intéressant de voir le (grand) film d'Otto Preminger intitulé Autopsie d'un meurtre. Toute la seconde partie du film met en scène un procès où se trouve discutée la relation entre responsabilité pénale, passion (impulsion) et démence. Le film est excellent, à l'exception de sa dernière scène, qui mélange manifestement irresponsabilité pénale et impunité administrative.

 

 

 

Et voici pour finir deux extraits d'un film d'Henri Verneuil, intitulé "I comme Icare". On y assiste à une forme de reconstitution de l'expérience de Milgram... dans laquelle vous repérerez plusieurs des conclusions auxquelles nous sommes parvenus.

 

...et voici la partie 2 :

 

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