L'art (3)

1) Pour Alain, le point de départ de la création artistique, c'est

le génie de l'artiste : l'idée jaillit ex nihilo.

l'observation de la matière et l'obéissance à un ensemble de contraintes.

le même que son point d'arrivée.

2) Pour Alain, l'artiste est

un névrosé qui a réussi à sublimer ses pulsions.

d'abord un artisan, dans la mesure où la création artistique est d'abord travail.

le contraire d'un artisan, car il ne vise pas à produire des choses utiles.

3) Pour Tolkien, ce qui permet de fonder la cohérence des différents "mondes" du Seigneur des Anneaux

ce sont les critères physyiologiques (nains, etc.)

c'est le rapport à la nature des différentes races.

ce sont les langues parlées par les différentes communautés.

4) On pourrait dire des langues construites par Tolkien qu'elles sont

des langues mortes.

de vraies langues, mais qui sont fictives

de fausses langues, mais qui sont effectivement parlées en terre du Milieu.

5) Pour Alain, dans le cas d'une oeuvre artisanale

deux exemplaires ne sont jamais identiques, parce que l'artisan est maladroit.

la création est avant tout poiésis, appel de l'être dans la clairière de l'étant.

l'idée de l'objet préexiste à la production de l'objet, ce qui permet de produire mille exemplaires identiques (sur le même modèle)

6) Pour Alain, dans le cas d'une création artistique

l'invention de l'oeuvre d'art est postérieure à sa production : c'est le public qui donne son sens à l'objet.

l'invention de l'objet est simultanée à sa production, ce qui fait qu'une oeuvre d'art est toujours unique.

on voit tout de suite si l'artiste est génial ou pas.

7) Pour Kant, l'étude critique d'un jugement esthétique suppose

que l'on cherche à adopter le point de vue d'autrui sur l'oeuvre

que l'oeuvre soit bien une oeuvre d'art : sans quoi il n'y a rien à étudier.

que j'aie une grande culture générale pour pouvoir resituer l'oeuvre dans son contexte culturel

8) Pour Kant,

le plaisir que l'on ressent face à une oeuvre est subjectif et personnel : il n'y a pas de jugement esthétique vrai.

on peut discuter d'un jugement esthétique, mais non en disputer.

on peut disputer d'un jugement esthétique, mais non en discuter.

9) Pour Kant, évaluer la valeur d'un jugement esthétique, c'est

une perte de temps : "des goûts, des couleurs".

le travail du critique d'art.

tenter de le purifier de tous les motifs qui, en lui, ne sont pas d'ordre esthétique.

10) La poésie religieuse nous indique que

l'art peut avoir pour fonction d'exprimer ce qu'il est imposible de dire dans le langage conventionnel.

toute parole est une forme de prière.

la foi religieuse est une conditon nécessaire à l'inspiration poétique.

11) Parler d'éducation artistique,

c'est dire qu'il faut accroître la culture générale des élèves : on doit renforcer l'étude des classiques.

c'est aussi parler d'éducation des sens : notre perception aussi doit être formée.

est un non sens : tout homme est, par nature, capable d'apprécier n'importe quelle oeuvre d'art.

12) Pour apprécier une oeuvre d'art, il faut

oublier tout ce que l'on sait sur cette oeuvre : la connaissance tue le plaisir esthétique.

que tous nos besoins fondamentaux soient déjà satisfaits : comment être ému par la beauté quand on a faim ?

l'interpréter : c'est dans la "contemplation active" de l'oeuvre que s'ouvre l'espace du plaisir esthétique.

13) Pour Théophile Gautier,

seul ce qui n'a aucune utilité peut être beau.

c'est la valeur morale d'une oeuvre qui fait sa beauté : tout ce qui est moral est beau.

la beauté ne se suffit pas en elle-même : l'oeuvre doit aussi être engagée.

14) Pour Elsa, (selon Aragon) le poème doit être

composé conformément aux règles de la versification

comme un ami rencontré sur le chemin de croix.

formulé dans une langue inaccessible à ceux qui ne font pas partie de l'élite sociale.

15) Pour Aragon,

le problème avec une muse, c'est que parfois, elle parle.

ce n'est pas son efficacité politique ou morale qui l'oeuvre belle, c'est sa beauté qui la rend féconde.

le poète doit s'inspirer de mondes imaginaires idéalisés, et non des souffrances du présent.