Quizz Raison et Réel, partie 4

1) Toute rationalisation de la réalité repose sur une réduction-simplification de la réalité

mais cette réduction n'est pas fondée sur des choix

et cette réduction repose sur des choix qui sont liés à des considérations extra-scientifiques

mais cette réduction repose sur des choix entièrement rationnels et justifiables par démonstration.

2) Toute rationalisation de la réalité repose sur des définitions

mais il n'existe toujours qu'une seule définition possible (la pauvreté en peut être définie que d'une seule façon)

mais le choix d'une définition n'a aucun impact sur les résultats obtenus grâce au modèle

or une définition est choisie (parmi plusieurs définitions possibles) : on ne peut pas "démontrer" une définition

3) Le choix d'une définition du chômage, le choix d'un système de normes comptables

dépendent de considérations sociales, politiques, morales, bref : idéologiques.

n'influencent en rien les stratégies que l'on peut mettre en oeuvre à partir du modèle (politique publique de lutte contre le chômage, etc.)

sont neutres et sans effet sur les résultats du modèle (comme l'évaluation de la valeur comptable des actifs en fin de bilan)

4) L'utilisation des mathématiques (statistiques, etc.) dans le domaine politique correspond principalement

à une fondation de calculs mathématiques sur des choix politiques, ce que A. Desrosières appelle la "politique des grands nombres"

à une fondation des choix politiques sur des calculs mathématiques : la politique devient une science exacte.

empêche absolument la langue de bois : des chiffres, ça ne se bricole pas !

5) Toutes les sciences humaines, dans la mesure où elles portent sur l'objet "homme", nécessitent

de proposer une définition de l'homme ; mais il n'existe qu'une seule définition valable de l'homme : animal rationnel

d'évacuer toute définition de l'homme, puisque cette définition impliquerait un choix idéologique.

de proposer une définition de l'homme ; or toute définition de l'homme est idéologique.

6) La science économique du XIX° siècle repose sur une conception de l'homme saisi comme

"animal politique" : l'homme est un animal fait pour vivre en société conformément à des lois

"homo faber" : animal produisant des outils

"homo oeconomicus" : agent strictement rationnel visant à maximiser son utilité

7) Pour la science économique néoclassique, la situation d'échange entre des individus doit être modélisée comme

une situation de concurrence pure et parfaite

une relation de solidarité : les besoins des plus faibles seront satisfaits.

une situation de concurrence violente : les rapports de force dictent les prix

8) L'homme concret n'est pas réductible à un "homo oeconomicus", dans la mesure notamment où

chaque homme privilégie toujours l'intérêt général sur son intérêt privé

l'homme est un animal totalement déraisonnable

son comportement est déterminé par des paramètres culturels (traditions, croyances, valeurs, etc.) qui ne sont pas strictement rationnels

9) L'homme concret n'est pas réductible à un "homo oeconomicus" dans la mesure où :

son comportement est influencé par le comportement... des autres (et par le comportement auquel il s'attend de leur part)

son comportement est entièrement séparable de son contexte social (et donc du comportement des autres)

le comportement des autres est toujours strictement rationnel

10) L'homme concret n'est pas réductible à un "homo oeconomicus" dans la mesure où :

les rapports humains restent toujours traversés par des rapports de force, qui ne sont pas nécessairement rationnels

les rapports économiques permettent d'évacuer tout rapport de force, au profit d'un contrat

l'homo oeconomicus descend du singe

11) L'économie, comme toute science "humaine", permet de formuler

des prévisions et des recommandations rigoureuses, mais non des interprétations.

des explications et des prévisions du comportement humain, qui permettent de déterminer ce qu'il faut faire (par exemple, en politique économique, etc.)

des interprétations concernant les comportements humains ; mais elle ne peut formuler ni prévisions fiables, ni recommandations catégoriques.